Pierre Moscovici : "Le PS ne doit pas disparaître, il doit profondément changer"
LEMONDE.FR | 21.07.09 | 11h59 • Mis à jour le 22.07.09 | 16h21 Réagissez (9) Classez Imprimez Envoyez Partagez
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L'intégralité du débat avec Pierre Moscovici, député socialiste du Doubs, mercredi 22 juillet 2009.
Dans un chat au Monde.fr, mercredi 22 juillet, Pierre Moscovici, député socialiste du Doubs et membre de la direction du PS, a appelé les membres de son parti à "calmer le jeu". M. Moscovici refuse l'idée de saborder le PS ou d'en changer le nom, rappelant que le "socialisme est une idée forte, une idée d'avenir".
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Paolo Maldini : Comment renouer avec un vrai débat constructif au PS ?
Pierre Moscovici : D'abord, je crois qu'il faut calmer le jeu, recourir à une notion désuète aux yeux de certains, mais juste, qui est le sens de l'intérêt collectif, général.
Ensuite, être moins narcissiques, parler moins de nous, à nous, sur nous, mais parler davantage aux Français de leurs problèmes, traiter leurs difficultés, et cela passe par un travail sur un projet de société qui soit à la fois économique, social et écologique.
Victor.P : Bien que les socialistes soient beaucoup présents dans les médias, nous ne les entendons plus s'opposer au gouvernement et à ses réformes alors que les occasions de manquent pas. Quand le PS va-t-il enfin rejouer pleinement son rôle de premier parti d'opposition et de propositions, et mettre fin à ses querelles internes ?
Pierre Moscovici : C'est juste, et c'est largement dû, à mon sens, à la focalisation sur nos débats internes. Les médias raffolent du spectacle de nos divisions, ils se délectent de nos oppositions, ils adorent les mettre en scène, et pendant ce temps-là, le PS est muet sur les problèmes économiques au moment où la situation se tend dans beaucoup d'entreprises. Et même lorsqu'il parle, on ne l'entend pas. Conclusion : revenons à l'essentiel. Et cessons de tendre des verges pour nous faire battre.
Asanya : Comment expliquez-vous la défaite de la gauche aux européennes, alors que les Français recherchent une Europe plus sociale et que, en partie à cause de la crise, le bilan de l'UMP est insuffisant ?
Pierre Moscovici : D'abord, la défaite des socialistes français s'inscrit dans un contexte européen. La social-démocratie européenne a échoué le 7 juin. Peut-être parce qu'elle n'a pas réussi à associer la demande de sécurité et les exigences de régulation.
Il y a un travail sur l'Europe à faire pour les socialistes. S'agissant des socialistes français, nous n'avons pas fait une bonne campagne, et je pense qu'en réalité, nous avons eu tendance à confondre cette consultation européenne avec une élection nationale.
De plus, nous n'avons pas respecté, dans la composition de nos listes, la logique d'un mode de scrutin régional. Enfin, les Français n'étaient pas prêts à nous faire confiance alors qu'à l'évidence les problèmes des socialistes n'étaient pas résolus.
RedSean : N'y a-t-il pas davantage un problème de communication que de fond au PS ?
Pierre Moscovici : Il y a les deux.
jean_armand : Ne croyez-vous pas que l'unité se réalise autour d'une idée et non l'inverse ?
Pierre Moscovici : Pour que l'unité existe, il faut à la fois un projet commun, une stratégie bien identifiée, et un chef incontesté. Malheureusement, nous n'avons actuellement réuni tout à fait aucun de ces trois éléments.
Nicolas : Est-il possible de voir les socialistes disparaître en France ?
Pierre Moscovici : Non, les socialistes ne disparaîtront pas. Le socialisme est une idée forte, une idée d'avenir, une famille politique indispensable. Mais les partis peuvent mourir ou muter.
La question posée est de savoir si demain l'idée socialiste sera encore incarnée par l'actuel parti né à Epinay en 1971, ou si ce parti débouchera sur une formation politique différente.
jo : Ne serait-il pas opportun de changer de nom ? Le socialisme c'est le siècle dernier...
Pierre Moscovici : Je suis opposé à l'idée d'un changement de nom. Ceux qui plaident pour un changement de nom en se réclamant du nominalisme et en se disant fidèles à Jaurès et Blum sont en contradiction.
Et Jaurès et Blum se sont toujours revendiqués du socialisme face aux totalitarismes, opposés au communisme et au fascisme. Je suis favorable à une redéfinition de notre socialisme, à un changement de contenu profond, pas à un changement de nom.
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