dal sito del PSF
Conférence de presse : Martine Aubry réagit au plan de relance économique du Président de la République
giovedì 4 dicembre 2008, 20.23.50 | Rédacteur
La France n’a pas de plan de relance à la hauteur de la crise dans laquelle le pays s’enfonce. Nous sommes en récession depuis la crise financière, le chômage augmente depuis 8 mois et nous avons encore aujourd’hui plusieurs annonces de licenciements.
Le problème majeur est le pouvoir d’achat, et c’est ce qui bloque la relance de la consommation. Sur ces sujets, aucune annonce, si ce n’est une prime de 200 euros pour 3,8 millions de Français.
Rien sur le logement, si ce n’est le crédit de recyclage et de rattrapage.
Rien sur les investissements publics qui n’ait déjà été prévu, de remboursement pour les entreprises qui sont des dettes de l’État et quelques mesures structurelles inefficaces.
Ce que nous demandions, c’est ce que Gordon Brown a fait en Grande Bretagne et ce que Jose-Luis Zapatero a annoncé la semaine dernière en Espagne : une relance du pouvoir d’achat pour les plus faibles, ceux qui en ont besoin pour vivre correctement et la relance du logement social pour relancer un secteur en souffrance, un accompagnement des collectivités locales qui représentent 73 % des investissements publics et des mesures pour ceux atteints par les licenciements ou qui risquent de l’être.
La France n’a donc toujours pas de plan de relance à la hauteur de la crise qui s’installe et que les Français subissent au quotidien.
La France a vu arriver la crise dans une situation pire que celle de nos voisins, puisque nous étions déjà en crise avec notamment l’augmentation du chômage. Le pouvoir d’achat est en berne et la croissance des ménages est la plus basse depuis que les indices existent. La crise financière n’est pas derrière nous et nous avons accompagné avec responsabilité les mesures d’urgence que le gouvernement a souhaité prendre, pour sauver l’argent des Français. Nous avions posé des conditions qui n’ont pas été respectées et les craintes que nous avons, sont fondées. Les crédits accordés aux banques devaient l’être en contrepartie d’actions. L’État aurait dû entrer dans les conseils d’administration et comme il n’y est pas il n’a aucune prise sur les crédits, car les particuliers ne reçoivent pas l’argent utile pour leurs projets de logement ou d’investissement.
Pourtant autour de nous, tout le monde bouge. B. Obama a mis le plan Paulson au frigidaire en disant que ce plan de rachat n’était pas suffisant pour répondre à la crise économique et il proposera un plan quand il sera en fonction pour ceux qui sont le plus en difficulté et aussi pour les infrastructures routières, ferroviaires et pour l’automobile.
En Europe, nous avons vu celui de G. Brown pour l’accompagnement des banques qui sur le plan intérieur augmente les impôts des plus riches pour financer des opérations de relance de l’activité. La semaine dernière Zapatero a lancé un plan de relance de 11 milliards d’euros dont 8 pour les collectivités territoriales, le logement et les infrastructures, après avoir donné 400 euros pour ceux qui gagent moins de 25000 euros à l’année. A Madrid, l’ensemble des leaders européens, chefs de la majorité ou de l’opposition socialistes ont demandé dans un projet de déclaration commune datant du 30 novembre plusieurs choses :
- un accroissement des investissements publics,
- une relance coordonnée au niveau européen par un grand programme sur les infrastructures (TVG, Internet à haut débit, …),
- une relance du pouvoir d’achat pour les plus précaires, chômeurs et travailleurs en grande difficulté.
Toute l’Europe dit la même chose et la France attend.
Le budget de rigueur préparé par le gouvernement, annonçait la crise et il rajoute même de la crise à la crise. Ni les emplois aidés, ni les quelques contrats de transition ne sont à la hauteur de l’enjeu. C’est un plan pour quasi rien, tant les éléments majeurs de relance économique ne sont pas à la hauteur.
Quelques exemples :
* une prime de 200 euros pour les 3,8 millions de bénéficiaires du RSA, c’est toujours bon à prendre, mais ce que nous demandons c’est d’abord une augmentation des salaires et des minima sociaux, alors que l’indemnité chômage est contrainte dans le temps et dans ses montants.
* La PPE a été supprimée à la moitié des ménages qui percevaient le RSA.
* Le plan de relance annoncé est de 27 milliards d’euros, sur 2 ans, dont 10 milliards pour les investissements publics. Sur cette somme, 2 milliards seulement iront aux collectivités publiques. L’État annonce qu’il va enfin prendre part dans le financement État-région, dans des contrats signés et qu’il n’a jusqu’à présent pas honorés.
* Le plan de relance de la France consiste à faire ce que la France n’a pas fait depuis 3 ans envers les entreprises : il va rembourser à hauteur de 11 milliards les dettes qu’il a envers les PME en les anticipant de quelques mois.
* La relance du logement. Derrière les annonces de 1,8 milliards d’euros prévus, il y a déjà eu des baisses. 8 millions de personnes attendent d’être logées. Nous demandons la réalisation de 300 000 logements sociaux par an, soit 7,5 milliards d’euros. Aujourd’hui, le gouvernement annonce seulement 240 millions d’euros, ce qui permettra la création de 15 000 logements sociaux par an. C’est effrayant par rapport à l’ampleur de la crise dans ce secteur.
* Après les Balladurettes, vient le temps des Sarkozettes,1000 euros pour la prime à la casse qui n’aura qu’un effet d’aubaine éphémère.
* La dérégulation en matière d’urbanisme et en matière de réforme des marchés publics. Il y a eu une loi il y a 2 ans qui a augmenté les plafonds de marchés publics au-dessous desquels les appels d’offres sont nécessaires. En augmentant ces plafonds, on empêche la mise en concurrence de ces marchés et on met en parenthèse les règles de l’urbanisme, ce qui est curieux pour un gouvernement attaché au libéralisme.
Nous aurions plutôt souhaité que l’on mette la loi TEPA entre parenthèse, que le gouvernement reprenne 15 à 20 milliards des niches fiscales, ou que l’on revalorise le minimum vieillesse, un doublement de la PPE, ou la baisse de la TVA. Rien de tout cela. Nous allons nous enfoncer dans la crise, peut-être plus que d’autres. Je pense à ceux qui sont dans l’angoisse et pour cela rien de neuf, le pouvoir d’achat est l’oublié de ce plan de relance.
Nessun commento:
Posta un commento