giovedì 11 settembre 2008

Jean Daniel: il nuovo uso di Dio

Nº2288
SEMAINE DU JEUDI 11 Septembre 2008

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Du nouvel usage de Dieu
Décidément intéressants, les Mémoires des ministres des Affaires étrangères. Je vous avais proposé Jean François- Poncet la semaine dernière. J'ai mieux encore, si j'ose dire, cette semaine, avec la publication d'un livre de Madeleine Albright (1), connue en France pour son amitié à l'égard d'Hubert Védrine, mais surtout première femme à avoir occupé le secrétariat d'Etat à Washington. Cette femme, tchèque de naissance, formée dans la religion catholique, découvrant sur le tard qu'elle a des origines juives, a la tranquille audace d'affronter dans ses Mémoires le rôle nouveau que joue partout la religion dans la politique et les conclusions que les Etats- Unis et tous leurs alliés devraient en tirer. Il en va, selon elle, de notre avenir.Madeleine Albright n'entend pas revenir sur une tradition identitaire des Etats-Unis depuis leur naissance, celle de la séparation des Eglises et de l'Etat. Presque tous les présidents ont résisté aux tentatives de certains groupes de revenir sur cette séparation. Washington se contentait de dire que les Etats-Unis avaient une dette envers Dieu, celle de leur naissance. L'une des explications est d'ailleurs que cette séparation a eu lieu pour protéger les Eglises de la mainmise de l'Etat, à l'inverse de ce qui s'est passé en France. Mais voilà, depuis le 11 septembre 2001, l'ancienne secrétaire d'Etat s'est rendu compte que, dans le monde qui s'annonçait, celui de la violence et d'un éventuel choc des civilisations, il n'était plus possible de combattre son ennemi ou de traiter avec lui sans le connaître dans ce qu'il a de plus essentiel, à savoir sa religion. Elle nous apprend que Bill Clinton a fait le même chemin en déclarant qu'il y a plus de points communs entre les trois religions issues d'Abraham que de différences et d'incompatibilités. Si elle était encore en poste, dit-elle, elle n'enverrait aucun ambassadeur qui ne connaisse pas à fond la religion, les rites et les moeurs des pays où il doit représenter les Etats-Unis.
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En quoi peut consister ce recours du politique à la religion ? D'abord à faire des religieux les pionniers d'un retour aux sources. L'auteur nous assure qu'elle a elle-même disposé du soutien de nombreux et importants leaders religieux dans certaines de ses actions. Il y a dans ses propos, surtout pour un Français, une candeur qui serait désarmante si elle n'était appuyée sur une très forte expérience. La religion ne remplace ni la raison ni la morale : elle leur ajoute ce fameux supplément d'âme. Pour l'exprimer de façon polémique, cela veut dire que personne ne peut remplacer l'instituteur, mais qu'avec l'aide du curé il est plus efficace. En tout cas, en observant le monde actuel, Madeleine Albright croit pouvoir annoncer le grand retour du religieux. Comment lutter contre le fondamentalisme et le messianisme, selon elle ? Par la démocratie... et la religion. Son livre foisonne de détails révélateurs et assassins dès qu'il s'agit de George Bush et de l'Irak. Elle raconte comment, en septembre 2002, aux Nations unies, George Bush a prononcé pour la première fois les mots de «croisade» et d'«axe du Mal». En janvier 2003, il consacra quatre fois plus de temps à parler de l'Irak que d'Al-Qaida, citant le nom de Saddam Hussein dix-huit fois et passant sous silence celui de Ben Laden. Il faut lire cette description du tour de passe-passe par lequel Bush a séduit une assemblée mise en condition par les attentats du 11-Septembre et par les rumeurs alarmistes répandues sur le lien entre l'Irak et l'organisation d'Al-Qaida.
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Tout cela est passionnant, mais il y a aussi tout ce que Madeleine Albright écrit sur les rapports entre les Etats- Unis et l'islam. Pendant qu'elle était secrétaire d'Etat, elle est allée de nombreuses fois dans des capitales arabes. La conclusion de son exposé extrêmement fouillé, documenté, scrupuleux, c'est qu'il n'y a aucune incompatibilité entre l'islam et la démocratie. En dépit de toutes les convulsions et de tous les drames, elle a observé qu'il y avait chez les musulmans, comme chez les autres, une possibilité d'éliminer le radicalisme et la violence par un retour aux sources. On devine que, pour elle, la laïcité selon l'acception française ne saurait lui paraître une solution. En fait, elle ne cesse d'exalter les Etats-Unis, pays de métissage, de brassage de communautés juxtaposées, une planète en réduction composée de citoyens d'origines diverses qui acceptent une même Constitution.Les grandes actions de paix et de justice, dit-elle, doivent être accompagnées, sinon inspirées, par le souffle plus humaniste de toutes les religions. Alors que penser des guerres de religion ? Eh bien, c'est avec les religieux qu'il faut lutter contre elles. Tout cela peut sembler très loin de nous. Mais attention : pas de tous ! L'éditorialiste du magazine culturel allemand «Cicero», Wolfram Weimer, postule un retour en force de Dieu dans le champ politique et salue la religion «qui renforce l'identité culturelle, conduit les dictatures à leur chute et constitue une base solide pour les droits de l'homme et la démocratie».On serait heureux de connaître, devant de telles observations, les réactions de Benoît XVI, qui sera à Paris ce vendredi, car il a déclaré qu'il était résolument opposé à ce relativisme culturel qui met toutes les religions sur le même plan et qui place au-dessus d'elles la raison, même si elle est opposée à la foi. Or c'est exactement le voeu de ces nouveaux Américains. Il est vrai que, dans son fameux discours à l'université de Ratisbonne en Allemagne le 12 septembre 2006, le pape avait proclamé que jamais autant qu'aujourd'hui on n'avait eu besoin d'une «claire et radicale réfutation de la motivation religieuse de la violence». Madeleine Albright estime que cette réfutation ne peut avoir lieu sans une condamnation claire de tous ceux qui brandissent les Livres saints pour déclencher des guerres, entreprendre des croisades, commettre des attentats, provoquer la haine et la vengeance, et sans que l'on déclare hautement qu'aucune guerre ne devrait être proclamée sainte.(1) «Dieu, l'Amérique et le monde», par Madeleine Albright, avant-propos de William J. Clinton, préface d'Hubert Védrine, Editions Salvator

Jean DanielLe Nouvel Observateur

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