lunedì 25 agosto 2008

Samir Amin e la finanziarizzazione dell'economia

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Oggi 25 agosto 2008, 19.05.29

La «financiarisation» de l'économie mondiale est-elle «viable» ?
Oggi 25 agosto 2008, 54 minuti fa Samir Amin
Par Samir Amin, économiste et président du World Forum for Alternatives. La «financiarisation» de l’économie mondiale n’est ni le moyen d’assurer une meilleure allocation des ressources, ni celui d’encourager la croissance. Mais est-elle au moins «viable» au sens restreint qu’elle aurait l’avantage de réduire les risques de catastrophes financières ?

F. Morin démontre que cet avantage prétendu est largement illusoire. Certes la haute finance a inventé des moyens qui permettent aux opérateurs sur les marchés financiers de se protéger individuellement de beaucoup des risques en question. L'invention des «dérivés» dont les techniques nombreuses et complexes ne sont guère connues et maîtrisées que par ces opérateurs, répondait à ce besoin. Cette invention a dopé les flux financiers qui ont pris l'ampleur signalée plus haut. Le rapport entre les opérations de couverture à celles occasionnées par la production et les échanges internationaux est de 28 à 1 en 2002. Une disproportion qui s'accuse régulièrement depuis une vingtaine d'années et qu'on n'avait jamais connu auparavant dans toute l'histoire du capitalisme. Mais la réduction des risques pour les opérateurs considérés individuellement se traduit par une augmentation du risque collectif. L'indicateur de la croissance de ce risque est donné par le gonflement incessant de la bulle financière, dont le volume a été multiplié par dix au cours de la décennie 1993-2003. En dépit de ce risque grandissant, qui conduira probablement à une crise financière globale d'une ampleur non maîtrisable, les politiques économiques et sociales mises en œuvre par les États pour servir les objectifs de domination de la haute finance sont de nature à transférer le risque du capital au travail. Là encore les moyens sont connus : reconstitution d'une armée de réserve de chômeurs importante, précarisation des emplois, réduction des droits des travailleurs et de leurs avantages sociaux, substitution de méthodes d'indexation des retraites sur celui du produit des placements financiers (en lieu et place de la retraite par répartition). Ces moyens sont accompagnés par des politiques de construction d'une pseudo-solidarité entre les couches moyennes, le patronat en général et la haute finance. L'encouragement au placement de l'épargne sur le marché financier des actions et obligations privées vise à créer cette apparence de solidarité. Une «théorie» du capitalisme patrimonial – un capitalisme dont les «propriétaires» seraient un peu tout le monde – a été fabriquée pour donner crédibilité et légitimité apparentes au report du risque sur les «petits actionnaires» et sur les travailleurs.

Le système en question, pris dans son ensemble, se présente comme un colosse certes, mais aux pieds d'argile. Il s'effondrera à coup sûr. Mais comment ? Par l'effet de quelles causes majeures ? Au bénéfice de quelle alternative ? L'effondrement financier – toujours inattendu quand il survient – ne constitue pas, à mon avis, la raison principale de non durabilité du système. Le système n'est pas viable pour d'autres raisons, de nature sociale et politique. Les politiques d'accompagnement que la domination de la haute finance exige entraînent une inégalité croissante indéfinie dans la répartition du revenu. Au delà des conséquences strictement économiques d'une évolution se poursuivant en permanence dans ce sens – à savoir l'installation du système dans l'atonie faute de demande solvable – un modèle de ce genre n'est pas tolérable socialement et ne le sera probablement pas politiquement. Au plan mondial le système entraîne une polarisation accentuée, la mise sous tutelle permanente des pays dits «émergents» du Sud (la Chine, l'Inde, l'Asie du Sud Est, l'Amérique latine) et la destruction (quasi génocide) des pays dits «marginalisés» (l'Afrique en particulier) dont les peuples sont devenus inutiles pour la poursuite de l'accumulation et dont seules les ressources naturelles (pétrole, minerais, bois, eau) intéressent le capital dominant. Il y a tout lieu de penser que les conflits sociaux et politiques internes, dans toutes les régions du monde Nord et Sud, et les conflits internationaux (Nord contre Sud) doivent conduire à mettre un terme à la domination de la haute finance en place. Lire les deux premiers articles de cette suite intitulée «Économie de marché ou capitalisme des oligopoles ?»

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